samedi 25 octobre 2008

give me the beat boys

bon.
hier soir j'ai eu la chance d'être invitée à une représentation de théâtre nô.
c'était bien, car comme je ne comprenais rien (mais je ne sais pas si les japonais comprennent non plus), j'étais seulement attentive aux mouvements et aux sons.les musiciens et le choeur sont assis, immobiles, et font des sons très étranges avec leurs voix, des bruits d'animaux qui viennent du ventre, résonnent contre les joues. quand les tambours et la flûte s'accordent avec le martèlement des pas des acteurs, cela devient vraiment envoutant.
très impressionnée aussi par la rigidité des corps. les acteurs suivent une gestuelle très précise, ils sont entravés par les kimonos aux plis lourds, et les chanteurs restent dans des positions tendues, seules leurs bouches semblent bouger.

il y a une tension constante chez les japonais.chaque attitude est contrôlée, pas de gestes spontanés, pas de paroles en trop. même la manière dont les filles replacent leurs mèches de cheveux est extrêmement lente et précise. les vendeurs sont toujours aimables et crispés.
ça m'exaspère parfois.souvent.
et je ne sais absolument pas quand est ce qu ils se relachent.
je sais pas
je sais vraiment rien en fait
il y a un écart entre moi et les choses que je n'arrive pas à franchir.aucune sensation, aucune rencontre ne m'atteint de plein fouet, elles restent devant moi, je regarde, et point. je crois que c'est un sentiment partagé par beaucoup d'étrangers ici.
je ne crois pas que ce soit la barrière de la langue, mais plutôt une retenue constante de la part des japonais qui les "figent" loin de moi. tout comme les espaces intimes me sont absolument inaccessibles. toujours des murs, des portes épaisses, des volets fermés, et dans les lieux publics peu de liberté (pas le droit de faire demi tour dans les jardins des temples, cordons de policiers pendant les festivals, hauts parleurs qui crient comment regarder les choses - mais c'est le prix à payer pour vivre dans une ville au passé culturel si important j'imagine)

enfin, voilà.
je sais pas trop quoi penser, parce que je sais bien qu'il y a des lieux qui m'ont transportée, des moments ou je me suis sentie profondément "présente" au japon.

contradictions fatigantes.
comme les garçons japonais.ils baissent les yeux quand une occidentale arrive, on a à peine droit à un bonjour avant la fuite timide, mais ils pourront lire des revues pornos dans les supermarchés devant tout le monde sans problème.

alors oui je sais que c'est ça qui fait tout l intêret et la chance de passer plusieurs mois au japon, parce que c'est un pays qui demande du temps et de la lenteur.
mais la, j en ai un peu marre






photos: Kurama-no-hi Matsuri, fête du feu à Kurama un village au nord de Kyoto.

dimanche 19 octobre 2008

l'école












choses niaises

nezumi, ça veut dire souris, c est comme ça que pas mal des personnes que je rencontre croient que je m appelle, parce que je ne m'exprime pas assez clairement semble-t-il.
en fait, j ai appris que ca voulait aussi dire rat en japonais.

vous pouvez m'appeller rat.j aime bien






lundi 13 octobre 2008

le dimanche en province on rigole bien

petite ville sur les rives du lac Biwa,le plus grand lac du Japon dans le shiga-ken,à une heure de train de kyoto.

lac sublime entouré de montagnes bleues qui se superposent sur les montagnes grises, mais ville aussi déprimante que phitiviers un jour de pluie.des pêcheurs,des salles de pachinkos vides mais bruyantes et des adolescents qui sortent du lycée, même si on est dimanche.(tous les jours des enfants et des jeunes en tenue de cours, du dimanche au dimanche en passant par les jours fériés,jusqu'à 10h du soir, dans les parcs et sur les stades des troupeaux de tout petits japonais en sueur en cours de sport, très obéissants, (c'est la première fois que je vois des enfants d une dizaine d années au t shirt trempés de sueur-parfois je comprends pas))

les plaines dans la région de kyoto et osaka ne sont pas franchement belles,des rizières des autoroutes et des tas de maisons collées les unes contre les autres.régulièrement des parkings et des supermarchés ce qui inclue haut parleurs, motos alignées le long des starbucks coffee et files de chaises roulantes (le japon c est le paradis des vieux)

forets et parcs toujours verts mais on commence à deviner l automne à la lumière plus claire et à l'air moins lourd, c'est la saison des gâteaux-à-la-châtaigne-meilleurs-qu'un-maronsuisse, je suis oisive comme jamais, je me promène, je prends des trains et j'achète des pâtisseries tout le temps






mardi 7 octobre 2008

katsuragawa

"kyoto=coexistence du japon moderne et du japon traditionnel."
l'idée reçue la plus courante sur kyoto, ça avait même motivé ma décision de partir dans cette ville.alors oui c'est vrai (comme toute idée reçue en fin de compte),et y a plein de manières de le voir.bien sur les geishas qui sortent dans la rue en même temps que les cagoles en short-éponge, les néons de shijo-dori et les ruelles bordées de maisons en bois de gion ou pontocho.mais aussi les artisans, les petites mains des temples, les trottoirs qui suivent le tracé des racines des arbres centenaires, et le long de la rivière katsura, les potagers et les rizières qui s'étendent sur les rives, avancent jusqu'aux immeubles de béton, étouffent les préfabriqués minuscules où s'entassent les célibataires pauvres, et se glissent sous les autoroutes