jeudi 18 décembre 2008

kyoto city university of arts and design-fin

voilà, terminé mon "échange", plus le droit d'aller à l'école.
je ne réalise pas encore ce que ça m'a apporté,ce qui a changé.je sais juste que c'était bien.
je suis moins de mauvaise humeur, je vais facilement vers les gens, je me débrouille comme une grande, j'ai avancé dans mon travail.je sens que je suis lancée sur des choses riches, que j'ouvre plein de petits chemins, je n'ai qu'une envie, là, peindre.
problème: ce sera pour mon retour en france, dans 2 mois.ca me panique un peu cette coupure,parce que déjà que je suis lente, si en plus je m'arrête...
faut que je trouve une manière de continuer à travailler sans travailler. haha. très zen m a dit mon prof, hier soir dans le taxi en me raccompagnant chez moi (éééééhh ouiiii, fayotte un jour chouchoute toujours)

sinon, hier fête d'adieu organisée pour moi 15 filles 2 garcons + prof (progrès!) j'ai eu plus de cadeaux qu'a aucun de mes anniversaires-moi j avais rien j ai promis des batons de berger justin bridoux pour plus tard-c'était tellement gentil que j'étais encore plus rouge que d habitude.ils sont fous avec les cadeaux les japonais.parce que d'un côté c est super faux cul.m enfin je m en fous, on était dans un resto ambiance mille et une nuit avec une animation la belle et la bete, suivi d un karaoké géant-je suis devenue un peu dingue hahha j ai meme chanté en japijap ma chanson préferée de Kayama Yuzo: kimi to itsumademo (merci Belli). le moment ou il parle j'étais super forte,j ai reussi a lire sur l'écran et tout

bref maintenant fin de mes amis, fin de kyoto,la famille soum débarque pour 10 jours puis je resterai un mois à tokyo avant d'aller voyager au sud de kyushu.











katazome

flemmarde et plutôt occupée voilà mes deux excuses pour le silence photo de ces derniers temps.

ca aura pris plus de trois mois,mais j'ai enfin pu apprendre quelque chose de japonais. maria, mon amie finlandaise a réussi à infiltrer le département textile de l'école à coups de mails désespérés et de kakis déposés en salle des profs.moi j'ai rien fait,j'ai juste suivi,comme d'hab.
on a pu apprendre une technique d'impression textile au pochoir, le katazome, sorte de sérigraphie qui ne nécessite ni lampes UV ni machines, et qui permet de "peindre", jouer avec les teintures. Pas facile d'apprendre une technique si compliquée (une quinzaine d'étapes) en japonais, il ya plein de trucs qui restent mysterieux, notamment les pigments de base, mais enfin vous vous en foutez surement.
brievement: le pochoir est découpé dans du katagami, du papier japonais recouvert de jus de kaki qui le rend imperméale et tres resistant. le pochoir est posé sur le tissu, et recouvert de nori, colle de riz à l aide de raclette en bambous.évidemment il faut etre extremement minutieux sinon on met du nori partout, ca bave sous le pochoir balblbalba et c est foutu. une fois le nori sec, plein de produits bizarres à a appliquer, et enfin la partie marrante, la teinture, pinceaux en poils de biche, possibilité de faire de superbes dégradés ringards, avec des couleurs faites de pigments et d un produit ?, ou encore de jus de kaki (kakis pourris laissés un an dans l'eau-ça pue mais c'est beau, une couleur rose orangée brune-kaki = fruit miracle au japon comme vous avez compris, il permet de se régaler/avec le jus:teindre naturellement/faire du katagami/protéger le bois des maisons des vers) .puis pour fixer les couleurs 8min dans une machine à vapeur, rinçage 40minutes les mains dans l'eau gelée, le nori se dissout.séchage,repassage.

à l'école, les etudiants font de magnifiques tissus mélange d'impression et de peinture, avec maria on a fait des choses bizarres-des algues pour moi.

on a passé 2 jours à Uji, dans la banlieue de Kyoto, chez la mère d'un de ses amis japonais, qui est teinturière et utilise le katazome pour teindre des noren (ces tissus qui pendent à l'entrée des magasins/restos pour laisser les mauvais esprits à l'exterieur lorsqu'on entre), des sacs, des coussins etc... c'était super,on a travaillé dur pour l'aider, mais on a aussi pu faire nos propres trucs-résultat j ai 12 magnifiques dessous de verre en lin et 4 sets de tables imprimés de choses qui ressemblent vaguement à des spermatozoïdes.trop cool.son mari est menuisier.on a dormi chez eux,mangé les meilleures okonomyakis du monde et voila.

je veux faire plein de stages maintenant.j adore ça,j'obéis du mieux que je peux, et ca suffit à me contenter. être une esclave technique me plait bien, si vous entendez parler d'artisans qui seraient intéressés, dites moi.j'ai envoyé des mails à des compagnies japonaises pour pouvoir faire des stages chez des fabricants de washi (le papier japonais). mais evidemment personne ne repond.










mardi 9 décembre 2008

midoro ga ike

samedi matin, tôt, je suis allée dans un endroit étrange au nord de kyoto. les dernières rangées de maisons de la ville s'arrêtent d'un coup en bordure d'un étang couvert d'ajoncs. sur la rive opposée, un hôpital psychiatrique, et tout autour un sentier étroit et tapissé de feuilles.
il faisait très froid, et l'air était si sec qu'il assommait. c'était beau et silencieux, tranquille, presque mort, et j'avançais à petits pas, dans cette ambiance bizarre faite d'asile, de suicidés (un des hauts lieux du suicide kyotoïte au siècle dernier) et de nature protégée.

glauque







jeudi 4 décembre 2008

fantastique-fausse érudition-sans prétention

la bibliothèque de mon école est incroyable.je ne comprends absolument pas la logique de classement, on trouve dans le même rayon des livres sur le design japonais des années 20, des essais compliqués en français sur Adorno que personne n'a jamais du lire, Hödler,Sonia Delaunay, textiles indiens,théories musicales et .....Le Moyen Age Fantastique de Baltrusaïtis que j'avais toujours rêvé de lire.
je l'ai feuilleté assez longtemps, face aux baies vitrées de la bibliothèque qui donnent sur les montagnes rouges et brunes, entourée d'étudiants japonais qui viennent se réchauffer et dormir, le corps droit le menton sur la poitrine et sans ronflements ni bave hein

bref
j ai seulement lu quelques passages,ceux sur les apports de l'Orient sur l'imagerie gothique et c'était exaltant.exemples vagues et pas rigoureux-j ai pas noté les dates et je ne trouve malheureusement pas d images sur internet :

-les supports changent. sur les représentations de l'arbre de Jessé (qui retrace la généalogie de Jésus) les personnages étaient d'abord assis sur des rameaux, et se sont peu à peu déplacés jusqu'à se tenir dans des fleurs.
et cela vient des images de Bouddha assis dans une fleur de lotus .



-les auréoles des personnages saints deviennent transparentes après l'influence des halos qui entourent Bouddha dans les peintures chinoises.comme ces halos permettent de voir le monde au travers, à partir du XVe siècle il est très fréquent dans les peintures d europe de l ouest que l'univers sphérique soit l'émanation de Dieu

Salvator Mundi, Jos Van Cleve

-une vie humaine et animale se retransmet à la nature (influence de la géomancie chinoise) et aux objets : influence japonaise. on peut voir dans certains rouleaux peints du XIVe s. des monstres nés de l'union de l'ustensile et de la bête ou de l'homme. jérôme bosch suit, un siècle plus tard



c'est tout ce que j ai eu le temps de lire

je trouve ça fou

vendredi 28 novembre 2008

furansugo wa muzukashii desu

être français, encore mieux: être parisien, donne droit à des onomatopées hystériques "èèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèè !!!!!" et aux yeux grands écarquillés des japonaises (paupières relevées et maintenues à la colle chaque matin/faux cils 3cm/paillettes/décoloration blondes/cheveux ondulés jusqu'à la taille/régimes drastiques).
un produit se vendra mieux s il prétend être made in france, même si le plus souvent, c'est n' importe quoi : exemple dans la caféteria de mon école on trouve ce magnifique sandwich "italien" fait d'une viennoise fourrée aux spaghettis bolognaises.. mais enfin, on fait pareil en france avec nos restos japonais tenus par des chinois, hein

du mauvais français partout donc
mais mes devoirs de japonais sont encore pires, je fais plein de fautes, même si j'adore cette la langue et son écriture.je ne travaille pas assez,pour ne pas dire jamais et nihongo o benkyoo wa taihen muzukashii desune alors c est pas de ma faute





vendredi 21 novembre 2008

Osaka

ville puissante et construite sans logique
des immeubles à perte de vue, les autoroutes s'emmêlent avec les voies de métro aériennes et les ponts, les grandes roues des parcs d attractions avec les containers du port (comme à Kobe), et les ruelles sont saturées d'enseignes lumineuses, du bruit assourdissant qui s'échappe des pachinkos quand quelqu'un en sort, et des jappements des petits chiots à vendre avec pyjama et couches le lot pour 30000Y
sous les 25 étages des immeubles, une ville souterraine où des boutiques de luxe côtoient les mister donuts et les entrées des stations de métro
sortie shopping/galleries/musées/monde de la nuit des kyotoïtes, 50 min de train entre les deux villes
j'aime beaucoup Osaka,même si je la connais mal

d'abord Kyoto :





puis Osaka: