dimanche 28 septembre 2008

dimanche soir la pluie

plus je me déplace, plus je réalise à quel point kyoto est une ville particulière.
bombardements et catastrophes naturelles obligent, les autres villes, kobe, osaka, les banlieues, ont été reconstruites-parfois de manière anarchique (osaka)-mais sont tout de même beaucoup plus abordables pour un européen. je comprends leur fonctionnement.

par contre, kyoto me résiste, sans que je sache bien pourquoi. je pensais que c etait peut etre le visage fermé des femmes, ou sa taille (si étendue,si basse), ou encore les plantes partout présentes qui lui donnent un aspect non fini, délabré même, mais ce ne sont pas des raisons suffisantes.
alors, non, je ne sais pas pourquoi, mais parfois je me confronte vraiment à la ville. si bruissante et belle au soleil elle devient lente humide et pesante lorsqu'il pleut et que les nuages coulent le long des montagnes.
et puis rien n'est facile.les choses sont cachées, invisibles, et demandent à être vraiment explorées. dur quand on ne parle pas japonais. les maisons restent closes, les cafés, restaurants, galeries sont derrière des murs, pas de vitres, impossible d'imaginer quoi que ce soit. je ne sais pas à quoi ressemble la vie des gens.

ça devient fatiguant de vivre dans une ville comme on la visiterait, en surface.

pourtant je fais des efforts pour être friendly hein.
on m a dit que les kyotoïtes n'étaient pas très ouverts.je sais pas.peut-être.
mercredi rentrée, j'espère rencontrer des gens.un peu,au moins.

(les images: mon école . un endroit bien trash)




Kobe

kobe ville d'étrangers aux collines couvertes de maisons du debut du siecle,une pour chaque nationalité,où les japonais se marient en grande pompe ou se font prendre en photo déguisés en flamands+ chinatown minus avec des files d attentes d une dizaine de metres pour les restos

cote à cote, parc d attractions et port industriel pres de l océan noir et si plat

et alberola au japon (galerie située dans une rue marchande couverte vraiment cheap hein)
ils m ont offert un thé vert quand j ai a peu pres reussi a leur expliquer que c etait un de mes profs,et l expo était bien.mais je me demande quel public elle vise,puisque si on ne peut lire ni titres ni textes, ca n a plus aucun sens.bon.




mardi 23 septembre 2008

Koya San







j ai passé deux jours sur le mont koya, une montagne sacrée à l'est de kyoto, ou l'on ne peut dormir que dans des temples.
trajet un peu eprouvant (train-metro-train-telepherique-bus), via Osaka, dont les gares m ont super stressée, tres proches de l image du japon qu on nous donne en classe (A/le japon: une densité de population élévée B/le japon: une immense conurbation C/le japon: des infrastructures performantes a/le shinkansen b/les ports blablabla) donc d abord,les banlieues a pertes de vue, parfois des rizieres jaunes entre les immeubles, puis les rizieres à perte de vue, parfois des immeubles entre les rizières,puis les montagnes,forêts denses de cèdres,pins,cyprès et cryptomères. des arbres droits et tres elevés, beaucoup plus imposants que ceux de la nature qu on connait en europe, ici, elle n est plus vraiment à echelle humaine: les fougères sont remplacées par des bambous...

puis koya san donc.
haut lieu du bouddhisme Shingon ( l homme peut atteindre la perfection au cours de sa vie par ses actes, et non dans le renouvellement des vies), des pélerins vêtus de blancs dans les rues,et 900 moines, dont beaucoup sont hoteliers. y passer la nuit coute cher, mais c'est un vrai luxe.les chambres sont simples mais belles, les repas, végétariens, excellents et copieux (nourriture etrange, molle et liquide) futons douillets, kimonos en coton pour se rendre aux bains communs-eau chaude qui assomme,/toutes à poil.
diner servi à 17h30,assise sur mon coussin j avais vue sur le ciel mauve,puis rose sur lequel se détachaient les silhouettes noires des cyprès,nuit froide malgré les couettes épaisses,réveil à 6h30 pour les cérémonies religieuses.
bon,plein de touristes dans mon temple, ca faisait un peu attraction mais enfin, c etait assez impressionnant d écouter des moines lire (chanter) des mantras dans une salle sombre eclairée de lanternes (bois noir luisant, éclairs d'or), de les regarder effectuer des gestes extremement précis avec leur doigts qui frottaient l encens, froissaient des feuilles

le plus bel endroit du koya san est une nécropole de plus de 200 000 tombes -certaines datent du XIe siecle- qui s etire sur des kilomètres sous une forêts de cèdres centenaires, immenses, paisibles. les bruits s assourdissent sur la mousse qui recouvre tout,pierres tombales,troncs,panacrtes. les escaliers en pierre éclatent sous la pression des plantes. au fond du cimetière un temple où brule une lanterne sans interruption depuis plus de 1000 ans, on y accède par une route pavée bordée d arbres. parfois,si une tombe récente est proche, l odeur de l encens, tres forte. c'est un lieu vraiment sublime de calme et de puissance, envie de repos sous les arbres, d'eau claire et glacée des ruisseaux de montagne dans les ossements et de la mousse dans mon crâne.

bon.

avant de partir,randonnée d une heure ou deux sur une des 8 montagnes qui entourent le koya san (c'est une sorte de plateau en fait),seule dans des forêts de bambous sur des sentiers esarpés,croisé deux serpents noirsrouges,un peu peur,tres chaud,puis retour.

c etait bien.

la ville








une dame dans le train a mesuré mon front avec ses doigts et m a dit que j avais une petite tête,
alors elle m a offert des algues.j ai dit "hmm oishii desu -c est delicieux" elle a rigolé,ses enfants m ont serré la main et ils sont partis.
je faisais une tête de chien battu je crois, a paris (et je fais souvent des têtes navrantes), on m a jamais rien offert.

mercredi 17 septembre 2008

plus mignon tu meurs

c est un luxe extrême de pouvoir changer de quotidien.
et de se laisser porter par celui ci-avec tous les trucs pas forcément agréables que ca comporte comme se tromper de train,se perdre des heures durant,etre incapable de commander un plat etc.on relativise et on devient moins responsable de la situation.certaines choses foirent et d autres marchent,on n'y peut pas grand chose.
on attend,on s'observe,mais on agit moins. c'est tres agréable.

c'est assez dur mine de rien de ne pas trainer avec soi une nostalgie pesante de la vie normale.pas mal de trucs me poursuivent,qui font que parfois ce n est pas facile d etre vraiment presente et ouverte à ce que je decouvre.
plein de souvenirs, des personnes, que j aimerais lacher en chemin

sinon,les daims gémissent,et les profs japonais parlent à leurs élèves à travers des mégaphones lors des sorties de classes.







lundi 15 septembre 2008

lundi





ciel blanc et lourd-pluie molle-envie de pensées brillantes,au lieu de ça bouillie de matière grise bonne à rien.je me contente d'observations constipées.pas de représentations qui suivent.énervée.

mon appareil numerique est nul,les blanc sont cramés,les photos pas belles,on fera avec.

samedi 13 septembre 2008

vendredi 12 septembre 2008

pff


ça vole pas plus haut quand j essaie d apprendre mes alphabets japonais.

je suis allée à un cours donné par des bénévoles hier,0,30centimes les deux heures,je suis tombée sur le seul prof vieux adipeux suant,et les eleves sont majoritairement des coréens (1ere source d'immigration au japon) donc des gens déjà habitués aux caractères.du coup,c'est dur.

j'arrive à peu près à communiquer, les japonais, souvent, parlent soit 4 mots d anglais et pas un de plus, soit parlent vraiment bien. j 'ai fait quelques rencontres, un jeune m a aidé à acheter un vélo ("Silver",le vélo) un vieux m a parlé de matisse et de modigliani,une dame m a consolé dans l'avion quand je pleurais en regardant un film débile (y avait une chanson "je vis à l'ombre de mon passé,aide moi à retrouver le chemin de l'amour" trop d'emotions, ca me faisait fondre en larmes à chaque fois-et j'etais trop stressée pour rigoler de moi.bon,ca arrive,hein). je me forcerai à être plus avenante à paris, parce que c est con, mais les rencontres au hasard des rues, c'est quand même très agréable. En même temps, en france il y a une chance sur deux de tomber sur un gros relou, les japonais par contre ne sont pas pressants, prêts à aider, mais aussi à laisser tranquille lorsqu'ils ont terminé le devoir (?) qu ils s'étaient assignés.

les japonais évitent d'être directs, ils prennnent mille précautions de langage avant de poser une question intime (genre, ce que j'étudie) ou passent par des moyens compliqués pour avoir des infos. ex le mec s en va, se retourne 10 metres plus loin, reviens vers moi, l air gêné me demande "pourrais je s il te plait te poser une question tres indiscrete?" "oui" "quel age penses tu que j'ai" "euh,26?" "aaaahhh,maintenant,que tu sais quel age j'ai, peut etre que je peux te demander quel âge tu as?". il s'est arrangé pour ME faire dire son âge, mais aussi pour ne pas être le premier à émettre une une hypothèse un peu intime. voila,peut etre pas flagrant par écrit,mais dans une conversation,c'est étonnant.

jeudi 11 septembre 2008

premiers temples





(éh,je suis vraiment contente)

mercredi 10 septembre 2008

premiers jours






Kyoto,donc.

Arrivée depuis trois jours,je m'y sens déjà bien. La ville est beaucoup plus grande que ce que je pensais,je marche pendant des heures, et les bus sont lents.pas osé prendre le métro encore.

J'habite dans un quartier résidentiel,pas tout près du centre ville,dans une maison biscornue,sombre et brune. Les fenêtres,comme partout au japon je crois sont teintées ou grillagées, et la plupart du temps,entre l'espace intime et l'extérieur il y a un espace vide qui semble encercler la maison, délimité par des cloisons en papier. Du coup, depuis la rue,le regard entre dans les maisons mais y est stoppé tout de suite,et depuis l'intérieur,la lumière est bridée,les pièces sont plongées dans la pénombre. J'ai du mal à m'y habituer,je ne suis pas très heureuse dans l'obscurité.
D'autant plus que la lumière est magnifique,la ville est entièrement verte (des plantes,partout) grise et marron,et quand le soleil se couche,les batiments se colorent d'un orange tres vif.Toujours,au bout d'une rue,les montagnes couvertes de forêts qui encerclent la ville,d'abord vert sombres puis bleues puis grises puis le ciel.
Il fait super chaud et avec les palmiers,les vélos,et les couchers de soleil,on dirait un peu palm beach.

j'habite avec un japonais qui ne parle que japonais,une japonaise sympa et un allemand bilingue japonais,qui passe ses journées enfermé a traduire des textes en buvant un mélange tropicana orange-pepsi light.Zoe en japonais est un prenom de garcon alors ils s attendaient tous a voir debarquer un mec,ils m ont regardé tres bizarrement au debut.
les courses,c est la mort,non seulement je ne comprends rien a ce que je vois et quand j achete des choses,je sais pas s il faut les cuire ou non,bon,je mange de la salade,du soja et du chou cru pour l instant.

voila pour le début.
je me promène,je regarde et j'essaie d'etre la plus vide possible,c'est dur.

je souris tout le temps aussi, pour me faire des potes